La Réserve fédérale (Fed) attendra septembre pour baisser ses taux, selon une majorité d'économistes interrogés par Reuters, la moitié des 100 sondés estimant que les taux ne seront baissés que deux fois en 2024 et seulement un tiers estimant qu'ils le seront à trois reprises. Les économistes confrontés à la persistance des tensions sur l'emploi et à une série d'indicateurs d'inflation plus forts qu'attendu ont ajusté leurs perspectives depuis le dernier sondage réalisé il y a un mois, dans lequel une majorité de sondés tablait sur une première baisse en juin, suivie de deux autres dans l'année. Le président de la Fed, Jerome Powell, a par ailleurs déclaré mardi que "les récentes données (…) suggèrent qu'il est probable qu'il faille attendre plus longtemps pour être confiant" dans le retour de l'inflation vers 2%. Le mois dernier, 72 économistes sur 108 attendaient une baisse en juin. Les marchés anticipaient six baisses de taux à partir de mars en début d'année, et attendent désormais deux baisses de taux, une en septembre et une autre en novembre ou décembre, en ligne avec le consensus des économistes. Un peu plus de la moitié des économistes interrogés, 54 sur 100, s'attendent à une première baisse de 25 points de base en septembre, tandis que 26 parient sur une baisse en juillet et seulement quatre sur une baisse en juin. "La résistance de l'économie américaine ne cesse de nous surprendre. La croissance est très forte et la politique monétaire de la Fed ne semble pas avoir changé grand-chose", remarque Jonathan Millar, économiste chez Barclays. Jonathan Millar table désormais sur une seule baisse de taux en septembre, contre une prévision précédente de 75 pb de baisses en 2024. L'indicateur d'inflation PCE, utilisé par la Fed pour jauger de son objectif de stabilité des prix, a progressé de 2,7% en mars, contre 2,5% en février, selon des estimations publiées cette semaine par le vice-président de la Fed, Philip Jefferson. L'indicateur sera publié vendredi 26 avril. Les projections des économistes pour les différents indicateurs d'inflation -CPI, CPI sous-jacent, PCE et PCE sous-jacent- ont toutes été revues à la hausse, aucun de ces indicateurs ne devant retrouver une croissance de 2% avant au moins 2026. "Les responsables (…) répètent encore et encore que la politique monétaire est restrictive, mais de nombreux indicateurs suggèrent qu'elle ne l'est pas autant que ce qu'ils croient. (…) Le taux neutre nominal est probablement à 4,5%, 5%, ce qui implique que la politique n'est pas si restrictive", souligne Jonathan Millar. La moitié des sondés, 50 sur 100, tablent sur deux baisses de taux, 34 sur plus de deux, 12 sur une seule baisse et 4 n'attendent aucune baisse. À la question subsidiaire d'estimer la probabilité que la Fed maintienne ses taux à leurs niveaux actuels toute l'année, 36 de 60 économistes ont répondu que cette probabilité était élevée ou très élevée. Quelques économistes s'attendent à ce que les taux de la Fed soient supérieurs de 100 pb à leurs niveaux actuels fin 2025. Steve Englander, responsable de la stratégie macro chez Standard Chartered, estime que l'indicateur d'inflation CPI pour mars "fait craindre qu'il soit plus difficile de ramener l'inflation sous contrôle que ce que n'estime la Fed". "Nous avons décalé notre projection pour une première baisse de taux, mais une inflation de plus en plus persistante pourra changer le problème: ce ne sera plus une question de quand les taux baisseront, mais s'ils baisseront tout court", explique Steve Englander. L'économie américaine devrait croître de 2,3% en 2024, contre 2,1% prévus dans le sondage du mois dernier. (Reportage Indradip Ghosh, sondages et analyses Sarupya Ganguly et Rahul Trivedi, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
ENQUÊTE-La Fed réduira ses taux en septembre, peut être une seconde fois en 2024-économistes
information fournie par Reuters 19/04/2024 à 12:46

A lire aussi
-
Le conservateur Friedrich Merz doit être encore être investi, cette semaine, chancelier d'une Allemagne fragilisée. Vainqueur des élections législatives de février, le conservateur Friedrich Merz doit prendre les rênes d'une Allemagne confrontée à de nombreux défis, ... Lire la suite
-
La France a pris conscience que "la Pologne est un partenaire essentiel dans un environnement à risque élevé", selon un ancien ambassadeur français. Longtemps marginalisée par les principaux pays de l'Union européenne (UE), la Pologne est devenue ces dernières ... Lire la suite
-
Le camouflet est historique: le conservateur Friedrich Merz a échoué mardi à se faire élire chancelier au premier tour de scrutin par les députés allemands, créant la stupéfaction dans le pays qui s'enfonce dans la crise politique. Un tel échec pour un candidat ... Lire la suite
-
"Dédée, c'est marrant de se revoir après toutes ces années, on est devenues de vieilles nanas!", s'esclaffe Renée, 98 ans, devant son écran, depuis les Etats-Unis. De l'autre côté de l'Atlantique, en France, est connectée Andrée, 97 ans. La dernière fois qu'elles ... Lire la suite
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer